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La douce et piquante
24 mars 2009

L'utopie, les pieds sur terre

Le piano est le premier meuble de la Vallée, le plus important ; le moins conforme aux dimensions de la maison. Il fournit la preuve que la "maison", ici, ne se tient pas dans les murs : elle trouve ses limites aux limites imprécises des frondaisons, elle intègre le jardin, lui même privé de bornes et de clôtures. Tout se passe comme si les sons s'accordaient au lieu pour en soustraire les contours afin que la musique jamais ne s'arrête.

Faire exister ses idées, son utopie ... quelle magnifique quête de sens pour toute sa vie !

Gilles CLEMENT a bâti son jardin-maison dans un vallon oublié de la Creuse, une friche plutôt, lentement, à SA vitesse, loin des tempos obligés et des modèles de réussite de notre civilisation.

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J'ai adoré ce livre qui nous fait PENSER, REVER et SOURIRE.

PENSER qu'on est de passage, qu'on s'encombre du superficiel, qu'on oublie de regarder, et qu'on ne laissera pas la place propre à notre départ.

A la Vallée, les animaux habitent le jardin. Donc la maison. A leur façon, ils définissent les règles d'un territoire où nous, humains ne faisons que passer.

REVER à des jardins emplis d'animaux à poils et à plumes, qui eux aussi vivent leur vie,

Les buses réapparaissent puis les milans, les busards, les crécelles et d'autres faucons plus rares. Les hulottes, les chevêches et les effraies s'installent à nouveau dans les arbres et les granges. Petit à petit l'écureuil roux reconquiert les troncs creux.

et riches de plantes qui cohabitent en bonnes voisines, se sédentarisent ou vagabondent.

En descendant le ruisseau, les gunneras aux feuilles géantes modifient les profondeurs et chargent l'ombre de nuances tropicales. En arrière-plan, le katsura - l'arbre au caramel - s'élève jusqu'au ciel et sépare la Vallée en deux. [...] Les scilles de printemps succèdent aux perce-neige. Les leucanthèmes, les silènes, les gaillets se laissent piétiner.

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Gunneras (rhubarbe géante) à Sasnières.

SOURIRE du parler rustique dans les fermes isolées de la Creuse

Le jour où les hommes ont marché sur la Lune, nous avons veillé tard à la ferme Fressignaud.

Roger fixait les images sans y croire.

- Y vont tout nous changer la calendrier avec leurs manigances, la Lune faut pas y toucher.


Portrait de Gilles Clément
reportage fait par  Michel BIZET

Un livre qui nous donnerait aussi le courage de résister ; pas de se battre, c'est nocif, mais de proposer coûte que coûte d'autres voies, et, sans attendre l'autorisation, les mettre en oeuvre.

Ecologie, décroissance, aménagement du territoire, paysage, diversité : ces mots retrouvent NATURELLEMENT leur valeur.

En finir avec la peur organisée, l'aseptisation de tout, le découragement des initiatives personnelles, en finir avec la profusion des lois qui nous retirent tout sens des responsabilités élémentaires.

on ne sait jamais : quelque chose pourrait arriver.

Pour moi, c'est ... MERCI, Gilles CLEMENT !!!

Merci de faire remonter à la surface : les girolles d'août, les heures passées aux archives départementales de Guéret et dans les petites mairies en quête d'ancêtres maçons et tailleurs de granit, la silhouette du tilleul devant l'église de St Martial le Mont, les orchis dans le champ en pente derrière la grange.

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Angélique en Islande    

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Commentaires
G
Comme c'est drôle, c'est le billet d'Aifelle qui me fait découvrir ce livre et me renvoie sur ta vidéo et ton article !<br /> <br /> ma Pal va encore s'agrandir ;)
A
Le même que toi, "le salon des berces".
F
J'espère aussi prochainement suivre l'une de ses conférences. Que lis-tu de lui en ce moment ?
A
Je suis en cours de lecture de Gilles Clément et j'adore. J'ai eu la chance de l'entendre en conférence il y a quelques mois, quel homme passionnant et courageux !
La douce et piquante
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